19/02/2018
A-t-on menti à Moutier?

La campagne en vue du scrutin de Moutier du 18 juin 2017 devait être exemplaire, selon la volonté commune de tous les acteurs officiels et surtout des milieux séparatistes et du gouvernement jurassien, qui tendaient la main avec force sourires et promesses mielleuses. Tout cela n’était que du vent, comme nous le disions avant le vote, et qu’on le découvre jour après jour.

Dernier épisode en date, celui de la caisse de pension du canton du Jura (CPJU). Un trou sans fond qu’il faut recapitaliser à hauteur de 64 millions selon l’annonce du 9 janvier 2018, alors que le dernier exercice de ce genre remonte à peine à quatre ans (à hauteur de 74 millions) et que le taux de couverture végète dans les tréfonds des pires statistiques au niveau suisse (il n’a passé que de 54% en2012 à 60% en 2016 malgré les millions déjà injectés, cf. rapport du 08.01.2018 du gouvernement JU, pages 2 et 3).

Or, l’UDC et notamment ses élus au Conseil de Ville de Moutier, ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme avant le vote du 18 juin pour indiquer que la CPJU était dans une situation catastrophique et qu’il valait mieux voter non au transfert dans le Jura afin de ne pas devoir participer encore plus à l’assainissement de cette entreprise de destruction de richesse. En effet, le citoyen prévôtois doit déjà renflouer la caisse en tant qu’employeur affilié, et en devenant citoyen cantonal jurassien, il passerait une nouvelle fois à la caisse.

Pourtant ni les autorités prévôtoises, ni le gouvernement jurassien n’ont daigné aborder le sujet. Ils savaient bien pourquoi, puisque la catastrophe qu’ils n’ont pas pu cacher plus longtemps leur était déjà parfaitement connue avant le vote. En effet, la situation de la CPJU ne s’est pas subitement dégradée de manière inattendue à partir du 18 juin. Au contraire, les marchés boursiers ont même flambé jusqu’à début 2018 !

Les autorités jurassiennes et les responsables politiques séparatistes de la Ville de Moutier ont probablement sciemment caché la vérité et donc menti par omission. Et si tel n’est pas le cas, ils sont profondément incapables de gérer des intérêts et de l’argent publics par manque d’anticipation, ce qui n’est pas moins grave.

Il faut se souvenir que le message officiel à la population en vue du vote ne mentionne même pas la CPJU. Rappelons-nous aussi que le Ministre Juillard a refusé de débattre publiquement avec Pierre-Alain Droz au sujet de la CPJU, il savait bien pourquoi ! Et finalement, le maire Marcel Winistoerfer a osé affirmer par écrit dans un courrier hautement douteux aux enseignants de Moutier que « rien n’indique aujourd’hui qu’il faille procéder à une recapitalisation de la caisse de pension jurassienne à l’avenir ». Une grossière contre-vérité qui éclate à la face de son auteur quelques mois à peine après avoir été proférée.

La facture du nouveau plan de sauvetage proposé par le gouvernement jurassien sera salée pour Moutier simplement en tant qu’employeur affilié à la CPJU : montant unique de recapitalisation de 1'130'000.00 francs, et une charge annuelle supplémentaire passant de 45'000 à presque 100'000 francs dans le budget de fonctionnement. En cas de transfert cantonal, les citoyens de Moutier pourront payer en plus 10% (proportion de la population de Moutier par rapport au canton) du montant de recapitalisation du canton (25 millions) et 10% des frais annuels supplémentaires du canton en tant qu’employeur. Quel beau cadeau de bienvenue qui leur a soigneusement été caché avant le 18 juin 2017 !

Tous ces éléments montrent que la campagne jurassienne pour arracher Moutier au Jura bernois a été mensongère et que ce vote n’est qu’une mascarade démocratique. L’UDC Jura bernois dénonce ces manigances avec la plus grande fermeté et fera en sorte que ces éléments soient pris en compte dans le cadre des procédures de recours encore pendantes à la Préfecture du Jura bernois. Le parti assure les prévôtois(es) honnêtes qui ont voté non le 18 juin dernier de leur entier soutien en ces temps troublés.

UDC Jura bernois, 20 février 2018